Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi les nouvelles générations sont de plus en plus grandes, la réponse se trouve dans cette étude qui a découvert une corrélation. Pourquoi sommes-nous de plus en plus grands ? Notre cerveau contient un récepteur qui régule la croissance physique et le début de la puberté en fonction de notre apport calorique.
Depuis plusieurs décennies, des scientifiques du monde entier tentent de déterminer le lien direct entre l’augmentation de la taille moyenne mondiale et un approvisionnement alimentaire plus facile. L’équipe dirigée par le Dr Yee Hong Brian Lam a enfin trouvé une explication à ce lien entre alimentation et taille. Il semblerait qu’il existe dans le cerveau un récepteur qui réagit à des signaux appelés « mélanocortines », qui indiquent la quantité d’énergie disponible à un moment donné, permettant ainsi à un récepteur appelé MC3R de stimuler la croissance et le début de la puberté.
Avant d’expliquer la découverte du Dr Lam et ce qu’est exactement le MC3R, il convient de préciser d’où proviennent les signaux qui l’activent et comment ils sont liés aux découvertes précédentes.
Les récepteurs des mélanocortines se trouvent dans l’hypothalamus, une partie de notre cerveau qui interprète les informations transmises par certaines hormones liées à la nutrition. Par exemple, l’hormone leptine, produite dans le tissu adipeux, et l’insuline, une hormone synthétisée à la suite de l’ingestion de glucose.
Une fois que l’hypothalamus a décodé les informations apportées par les hormones, il libère des signaux, à savoir les mélanocortines. Ceux-ci atteignent ensuite deux récepteurs différents dans le cerveau : MC4R et MC3R.
Le premier des deux avait déjà été étudié auparavant et son rôle dans la régulation de l’appétit, et donc dans la quantité de calories que nous consommons et l’utilisation que nous faisons de l’énergie accumulée, est désormais prouvé.
Cependant, l’équipe du Dr Lam a pu observer comment l’autre récepteur des mélanocortines, le MC3R, utilise les informations reçues pour diriger et stimuler la croissance générale, le développement de la masse maigre et la régulation de la maturation sexuelle.
L’étude a réussi à démontrer la corrélation entre la nutrition et la croissance via le MC3R grâce à une analyse de la biobanque britannique, qui a porté sur 500 000 personnes. Parmi celles-ci, une tendance à une taille plus petite et à une puberté plus tardive a été observée chez les personnes présentant un fonctionnement réduit du MC3R.
Pour confirmer cette hypothèse, une étude a été menée sur 6 000 enfants, parmi lesquels 6 enfants présentant une mutation naturelle du récepteur MC3R ont été identifiés. Tous les 6 ont une taille inférieure à celle de leurs camarades du même âge sans mutation, ce qui indique que ce processus commence très tôt.
En substance, en fonction de la quantité de nutriments que nous consommons au cours d’une partie de notre vie, notre corps stimule la croissance : un accès plus important a eu pour conséquence très évidente une augmentation de la taille moyenne dans le monde de 10 à 20 cm.